La maturité professionnelle vient compléter une formation professionnelle initiale : elle se suit soit en parallèle de l’apprentissage (modèle intégré), soit après l’obtention d’un CFC (modèle post-CFC). Cette deuxième option est proposée sur une année à temps plein ou sur deux ans à temps partiel, ce qui permet de la suivre en cours d’emploi. La maturité professionnelle existe dans cinq orientations correspondant à des domaines professionnels variés: Technique, architecture et sciences de la vie; Nature, paysage et alimentation; Économie et services; Arts visuels et arts appliqués; Santé et social. Il existe même la possibilité de suivre la formation en modèle bilingue pour les personnes souhaitant renforcer leurs compétences linguistiques et se démarquer davantage sur le marché du travail.
Un double sésame
Au-delà des compétences professionnelles acquises dans le cadre de la formation menant au CFC, la matu pro renforce les compétences académiques et transversales. Elle comprend des cours de langues, de mathématiques, des branches spécifiques à l’orientation ou encore des modules interdisciplinaires. «Concrètement, elle permet à la fois d’acquérir un métier reconnu, d’obtenir un titre ouvrant les portes des hautes écoles spécialisées (HES) et de donner accès à des passerelles pour intégrer d’autres écoles du degré tertiaire comme les écoles polytechniques ou l’université », explique Susana Camarda, cheffe de l’Office de la formation professionnelle et continue au sein de la DGEP. «Ce qui est formidable avec le double sésame que représentent le CFC et la maturité professionnelle – et pourtant encore trop sous-estimé – c’est la liberté qu’il offre : entrer dans la vie active ou poursuivre des études, sans jamais se fermer de portes», affirme Susana Camarda avec conviction.
Un vrai atout pour les entreprises formatrices
Malgré tous ces atouts, seuls 13% des jeunes en formation professionnelle suivent actuellement une maturité professionnelle – un chiffre en légère hausse comparé aux 11% de 2020, mais encore insuffisant. Il est vrai que le modèle intégré demande un effort, aussi bien pour les jeunes que pour les entreprises : une journée de cours supplémentaire signifie une journée d’absence de la place de travail. Mais pour les employeurs, il s’agit d’un investissement à long terme dans une main-d’œuvre plus qualifiée, polyvalente et autonome. Certaines entreprises l’ont bien compris et encouragent leurs apprentis à se lancer dans cette voie en offrant parfois même un encadrement spécifique pour maximiser les chances de succès.
Valoriser la maturité professionnelle
Comme le relève Susana Camarda, «le véritable enjeu aujourd’hui est de faire mieux connaître cette filière auprès des jeunes et, surtout, de leurs parents – souvent déterminants dans les choix d’orientation. Trop souvent encore, la maturité professionnelle est perçue comme une voie de second choix face au gymnase, alors qu’elle représente une formation exigeante et ambitieuse qui offre de nombreuses perspectives. La maturité professionnelle n’est pas un plan B: c’est un véritable projet de formation à part entière». En résumé? Bien plus qu’un diplôme, la maturité professionnelle valorise un métier, ouvre l’accès aux études supérieures, renforce la culture générale, développe des compétences clés et multiplie les perspectives de carrière – qu’il s’agisse d’évoluer, de se réorienter ou d’oser entreprendre.